
Je ne vais pas le nier, ça fait des années que je me désintéresse pas mal de Korn. Pourtant, j’ai, comme tout le monde, aimé ses débuts, apprécié l’éclosion de la scène neo metal, participé à la guéguerre de clan des débuts Deftones / Korn… Et puis, en suivant la carrière de la bande à Davis, j’ai été souvent désappointé, et même déçu, ne trouvant qu’une poignée de très bons titres dans une discographie qui me semblait chercher une crédibilité au travers d’une surenchère bien inutile. Et puis le rapprochement de certains membres du groupe avec la religion m’avait fait craindre le pire. Pourtant, en 2016, un passage par «The serenity of suffering » m’avait redonné la foi (ah ah). Mais peut-être pas assez pour être assidu comme j’ai pu l’être dans les années 90. Du coup, hop, « Requiem ». Alors ce titre, il représente quoi ? Un enterrement en grande pompe du groupe, ou celui de notre civilisation ? Petit point situationnel : après la pandémie, et malgré (apparemment) un retour en force avec son treizième album « The nothing » en 2019, Korn se retrouve sans contrat, et donc sans deadline. Il en profite pour composer sans pression aucune, en prenant le temps de développer des mélodies, de tester et retester en interne ses titres, de peser le pour et le contre. Avec toujours cette envie renouvelée de revisiter son passé (écoutez donc « Worst is on its way », on se croirait revenu il y a vingt piges!). Et le résultat est à la hauteur des espérances ! Bon, bien sur, c’est court, on aurait pas boudé le fait d’avoir un ou deux titres de plus. Cependant, les titres sont variés, ils présentent de belles combinaisons de nostalgie, de puissance et de mélodie. Le groupe sait manier ses armes, et sait écrire de bonnes chansons ; on le savait déjà mais on le redécouvre avec plaisir.