Allez, aujourd’hui pas envie de travailler. Je laisse ma fille faire la chronique du cinquième album de Kicca, chanteuse italo-française dont les origines jazz se sont peu à peu teintées de soul, de funk, de pop. Apparemment, cette jeune femme vit dans la jungle, elle parle aux perroquets et elle aime chanter avec ses copines, et puis elle chante bien, même si des fois, « la chanson elle devient bizarre ».
Voilà, c’est tout ce que vous vouliez savoir ? Non ? Ah bon. Alors, entrons un peu dans les détails. La voix, d’abord. Kicca a une voix particulière, un peu nasale, rappelant une Macy Gray en moins féline, peut-être plus lascive. Derrière elle, un solide backing band constitué de compagnons fidèles, avec en première ligne Oscar Marchiani, qui la soutient depuis près de quinze ans. Maître des claviers, celui-ci est un atout pour varier les ambiances ; jazz, funk, soul, pop, rhythm n’ blues, rien ne lui fait peur. Et ce même au sein d’un seul titre, ce qui prouve la confiance et la complicité de ces deux-là, qui savent jusqu’où ils peuvent emmener l’autre sans que ce soit dangereux musicalement parlant. « I can fly » est donc un disque varié, qui peut se découvrir autant sur scène qu’à la maison. Bien sûr, il faut aimer le groove et la légèreté. Ce n’est pas vraiment mon fort, du moins pas sous cette forme. Peut-être est-il trop ouvert, trop positif trop solaire pour moi. En effet, « I can fly » semble célébrer la vie et ses plaisirs, une bulle d’oxygène et d’espoir. Alors je ne peux pas vous affirmer que ce disque est un chef d’oeuvre, parce que je ne suis pas du tout dans le délire. Mais je ne vous dirai pas non plus que c’est une galette à éviter, parce que tout y semble à sa place, que les musiciens assurent, que Kicca a une couleur vocale qui lui est propre, et que, toutes « classiques » qu’elles soient dans leur forme, les 11 chansons que ce disque renferme (je met volontairement de côté la ghost track, plus inattendue) sont toutes valables. Bref, un bon disque pas fait pour moi !