Keres est une formation transalpine qui attaque avec un blackened death brutal mais mélodique. Ce qui m’a d’abord attiré c’est cette pochette sur laquelle on devine une représentation de Fenris. Pas étonnant que le groupe, dont le leader est ouvertement misanthrope, ait intitulé ce disque « Homo homini lupus » (= « L’homme est un loup pour l’homme »). Il s’emploie sur ce deuxième album à exprimer toute sa haine et son dédain pour le genre humain, et il est difficile de ne pas le ressentir à l’écoute des huit titres parfaitement calibrés de cet opus. Alors certes, huit titres c’est court, d’autant plus que Keres n’aime pas jouer la montre (quatre ou cinq minutes sont selon eux suffisantes, et on les approuve). Ce qui est appréciable, et là peut-être que je ne vais pas me faire que des amis, c’est que ce disque est à la fois très bon ET qu’il ne sonne vraiment pas daté. Et pourquoi je vous dis ça ? Parce que souvent, je ne suis pas convaincu par le metal italien, extrême ou pas. Bien sûr, ce n’est pas une fatalité, et Keres le démontre sans mal. La puissance de la frappe du batteur, l’assurance du registre death profond du chanteur, la complémentarité des guitaristes, on l’entend distinctement. Petit bémol pour la basse, un peu transparente, et en revanche bravo pour la variété des riffs et les soli. L’album est peuplé de titres qui sonnent comme un Behemoth, un Belphegor ou quelque chose du genre, et en ça on peut le juger peu original, mais « Homo homini lupus » et sa demi-heure de sauvagerie sont un pur bonheur pour les amateurs de death black, rien de plus, mais rien de moins !
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