
Kasabian est doué. On l’a vite compris, qu’on l’ait découvert dès ses débuts ou sur le tard. Le groupe anglais a certes un peu dévié de son indie rock electro des débuts, c’est une évidence sur un titre presque disco comme « Darkest lullaby » qui introduit ce huitième album, mais il parvient toujours à faire la différence avec la horde de ses suiveurs. Le combo pond des tubes, jongle avec les sous-genres, et qu’il aborde sa musique avec un feeling chill ou plus énervé (« How far will you go »), il communique une envie de bouger certaine. En 2022, « The alchemist’s euphoria » semblait s’orienter vers un style de plus en plus varié mais centré sur l’efficacité et le côté hymnique (il est bizarre, ce mot, non?) ; « Happenings » le confirme. On pourrait croire que c’est un best of, ou un disque composé par une intelligence artificielle tant il coche toutes les cases de ce qui peut cartonner auprès du plus large public possible. Mais non, c’est bien le gros boulot de Sergio Pizzorno (et, on l’espère, ses acolytes) que l’on doit louer. 10 titres, pas un à jeter ; difficile de faire mieux, surtout quand on approche doucement des trente ans de carrière. Bien sûr, on sera touché différemment par tel ou tel titre selon sa sensibilité, et peut-être que le disque manquera un peu de matière, s’avérera trop direct pour certain(e)s. De mon côté, je l’apprécie comme un instantané, comme un pur album estival, de ceux qu’on savoure le mieux sur un trajet vers le soleil ou en live !