Quand on fait un carton pour son premier disque comme celui qu’a fait « Cross », il est difficile de garder la tête froide et de se remettre en question pour remettre le couvert en ne pêchant ni par excès de confiance et de prétention ni par volonté de s’en démarquer à tout prix. Le duo parisien a choisi de plonger droit là-dedans, de s’échouer avec complaisance sur ce récif que beaucoup leur destinaient. Si c’est pas futé ça ! Oui, mais, il y a quand même un problème. C’est que du coup, ce disque qui oublie le côté « in your face » du premier et fait entrer en jeu d’autres influences (le hair metal, l’électro-pop fadasse, les derniers efforts surannés de Daft Punk) déçoit immanquablement. Et plus que ça, il atterre. Mièvre, facile, à la mode, « Audio, Video, Disco » a tout du produit de consommation, même si ses auteurs s’en défendent. Et pourtant, on aura beau chercher, on ne trouvera pas ici de tube imparable à la « D.A.N.C.E. ». Alors pourquoi avoir sorti un disque ni créatif ni tubesque ? Ils l’ont fait avec leur coeur et leurs tripes, me dit-on. Ah, ok, là j’peux pas lutter, moi je ne l’écoute qu’avec mes oreilles, et elles souffrent. Le duo a en tout cas réussi à se renouveler. Et avec ce disque, il renouvellera certainement aussi son auditoire, car il y a de grandes chances que, comme moi, les aficionados du premier album lâchent le groupe après avoir écouté celui-ci.
Justice : Audio, video, disco