
Il y a, oula, très longtemps, j’avais chroniqué le premier album de John Lord Fonda, «Debaser ». Son electro house sombre et percussive, avec de gros clins d’oeil au monde du rock, m’avait tapé dans l’oeil. En 2011, le nancéen remet le couvert avec « Supersonique », un album bien moins musclé mais intéressant. Depuis, plus rien, monsieur a disparu de la circulation. Autant dire que pour ce troisième album, John Lord Fonda arrive à petit pas et ne bénéficie peut-être pas du buzz qu’il mérite. Hélas, c’est par une « Introïtus » bien trop longue et narrative qu’il démarre ce retour inespéré. Franchement, si je ne connaissais pas la teneur de sa musique et ses qualités, j’aurais été tenté de passer à autre chose ; ne pas s’y fier donc. « A descent melody » a beau se situer aussi loin dans l’espace et/ou le temps, il change complètement la donne. Une affiliation avec les premières œuvres d’un Vitalic peut être faite, les deux hommes partageant peu ou prou les mêmes influences, étant de la même génération… sans oublier que John Lord Fonda sort « Walk again » sur le label du dijonnais. On a donc ici une electro acide, spatiale, aux mélodies entêtantes en gamme mineure pour la plupart, souvent instrumentale mais parfois chantée, se partageant entre titres rentre-dedans et autres bien plus ambiant. Est-ce qu’on peut parler de retour aux sources ? Oui, clairement, même si des éléments plus accessibles flirtant avec la new wave sont présents. Et je ne peux pas cacher que ça fait plaisir de retrouver une techno comme ça en 2021, même si, bien sûr, j’aurais adoré y retrouver un autre tube immédiat de la trempe de « Erase my anger ».