En 2014, « Rise » avait été un electrochoc. Une sorte de « Pornography » underground à la française, étouffant, froid, lourd et sombre. Il a aussi été une rampe de lancement pour le one-man band, qui a vu de toutes parts les spots se braquer vers lui, lui qui était habitué à la lumière blafarde des néons. Autant dire que le destin de Jessica 93 en a certainement été changé aussi. On a pas beaucoup à attendre pour s’en rendre compte : Jessica 93 est maintenant un groupe à part entière, et le son de ce « Guilty species » a également subi une certaine mutation. Moins opaque, il laisse un peu plus respirer les mélodies. Les instruments sont également un peu plus intelligibles (même si une vraie batterie ne ferait définitivement pas de mal), le chant libéré, et les influences nineties ressortent encore plus. Bref, on a tout le long de cet album une impression de changement dans la continuité. On a beau se dire que c’est dans l’ordre des choses, quelque chose nous fait un peu regretter le côté artisanal de « Rise », son authenticité crayeuse. Mais on y retrouve quand même la même conviction, le côté obsédant des riffs, la basse impériale. Alors oui, l’effet de surprise est passé, mais il est impossible si on a aimé « Rise » de passer à côté de « Guilty species » sans lui réserver au moins un bon accueil. Écoutez-le, réécoutez-le, vous serez vite sous le charme. Belle performance !
Jessica 93 : R.I.P. in peace
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