
Si on m’avait dit qu’en 2021, je chroniquerai le dernier album d’Iron Maiden, je ne l’aurai pas cru. D’une part parce que la vierge de fer et moi, on peut dire que c’est de l’histoire ancienne. Oh, j’ai bien un ou deux titres qui traînent sur une playlist, principalement toute première période du groupe. Mais ça fait bien longtemps que je n’ai pas écouté un album des anglais in extenso. Et pourtant, je reconnais leur qualité. Ce disque a été enregistré en région parisienne en 2019, et ne sort que ces jours-ci, la faute à ce qu’on sait. En 10 titres, ce dix-septième album a bien prévu de montrer au monde entier que la vierge de fer n’a rien perdu de sa superbe ou de son mordant. Plus d’une heure 20 de musique, et pas de remplissage, ça on s’en doutait un peu, ce n’est pas trop le style de la maison. Le groupe, toujours aussi malin, emploie ici des sonorités et structures bien connues, mais les fait cohabiter avec des touches de ce qu’on ne peut pas qualifier autrement que de créativité. En effet, derrière les lignes de basse galopantes, les chorus de guitare et la voix de Bruce Dickinson, éléments qui agissent encore et toujours comme un phare dans la nuit pour les fans, les anglais ont truffé l’album de « nouveautés ». Bon, on est pas dans le post metal non plus, mais disons que ce sont des choses inhabituelles pour Iron Maiden. De l’ambiance très « classic rock » de « The writing on the wall » (avant que la voix déboule en tout cas), aux effets de voix sur « Lost in a lost world », aux plus ou moins discrètes touches folkloriques qui émaillent l’ensemble, on prend plaisir à repérer ça et là des effets qui font mouche. On pourrait reprocher au groupe un emploi plus systématique de formats longs et progressifs, et de titres plus mid tempo. Mais c’est un pari réussi, et nul doute que les fans en seront ravis. Si j’avais été fan ultime, j’aurais certainement mieux noté ce disque, mais j’ai tendance à préférer les formats plus percutants (mon album préféré reste « Killers »). Ce ne sera donc pas mon nouvel album fétiche, mais il s’inscrit avec panache dans la discographie des anglais.