
Rares sont les formations portugaises chroniquées dans ces pages. Alors quand un disque sympa débarque d’une contrée sous-représentée, en tant que collectionneur / complétiste, je n’y peux rien, ça me fait plaisir. Inhuman, donc, nous vient de Silves, et est un groupe d’un âge vénérable, puisqu’il a été formé en 1992 ! Seulement, la validation par les fans de ce groupe de gothic doom metal, il n’a pas vraiment eu d’écho ailleurs que chez lui, la faute à une absence discographique depuis 1998 et un long break. Revenu d’entre les morts en 2016, le groupe se remet au turbin et propose une démo apparemment fort convaincante puisqu’elle leur permettra de signer chez Alma Mater, le label de Fernando Ribeiro (Moonspell). Nous voici donc avec le troisième album du combo. Il y développe un style moderne et percutant entre gothic metal, metal indus et thrash. Je ne saurais trop vous conseiller de ne pas vous arrêter sur « Chaotic nothing », le premier titre de cet album qui, s’il est certes énergique et représentatif musicalement de « Contra », n’est selon moi pas le plus réussi, manquant cruellement d’accroche. En revanche, une fois parvenus à « An imperfect god », on perçoit tout le potentiel du groupe. Bien sûr, on capte vite l’influence majeure d’un Paradise Lost, mais Inhuman a eu le temps de s’en écarter un peu, de faire siens les éléments qui l’intéressaient et d’y ajouter sa sauce. Et cette sauce est concoctée à partir de claviers aux sonorités assez étranges, de rudesse plus martiale que chez les anglais (autant dans le chant que les riffs), d’une coloration plus dark metal que death doom (quelques passages bien vénère tutoient le black). Inhuman met de plus à l’honneur sa langue maternelle, ce qui apporte une touche exotique bienvenue. Quelques bribes de chant clair apparaissent ici et là, mais c’est vraiment anecdotique. « Contra » a dans l’ensemble une bonne tête de produit underground, même si sa production (limpide) et sa diversité musicale (autant dans le tempo que dans l’instrumentation) ne sont pas à remettre en cause ; c’est juste que si c’est un bon album, il y manque quelque chose pour le propulser hors de la catégorie outsider. Il s’agit tout de même d’un retour convainquant !
En groupe portugais il y a aussi Sinistro chez Season of Mist en portgais avec une magnifique voix feminine
Merci j’irai checker !