HUGO RACE FATALISTS : Once upon a time in Italy

Le nom d’Hugo Race ne vous dit peut-être rien, mais sachez que c’est un routard de la musique. Le monsieur a fait partie des Bad Seeds de Nick Cave, participant même à la composition de certains albums, et a joué et vécu sur trois continents (originaire d’Australie, il est passé par les Etats Unis, la France et est actuellement en Italie). Sa musique est, comme le brun ténébreux précité, infusée dans le blues, le jazz, une version noire et poisseuse du rock. Et si la voix est moins crépusculaire que chez M. Cave, on s’en approche quand même pas mal, et les ambiances entre blues, rock gothique et americana ont quelque chose à voir aussi (et avec les ambiances à la Adrian Crowley). Cet album a été pensé et enregistré pendant les périodes de confinement de 2020 et 2021, et s’imprègne à la fois des racines rock et blues du compositeur principal, et des influences plus « locales » des musiciens qui l’accompagnent. Ces influences vont chercher du côté des ambiances western, des gialli, des milieux interlopes des polars mafieux pourquoi pas. Désolation, solitude, amertume y sont donc monnaie courante, et on a aucun mal à suivre le fil rouge de ce disque. Il faut dire aussi que la voix de Hugo Race mène la danse du début à la fin, et que celui-ci a été un peu malmené durant la période de composition. Ou plutôt les périodes : les premiers titres composés n’ont pas forcément été conservés, car suite à la séparation de monsieur, celui-ci n’était forcément plus dans le même mood. Ajoutez à ça le confinement et ses divers effets psychologiques, accentués quand on se retrouve seul dans cette situation… Pas étonnant donc de trouver ici une grisaille persistante. Elle ne plaira pas à tout le monde, mais moi elle me convient bien ; on y trouve quand même du groove, du rythme, et du savoir-faire : impossible de le nier. De plus, l’album est assez hétérogène pour qu’on ne se surprenne pas à trouver le temps long. Et petite curiosité, les quatre derniers titres sont en italien, ce qui élargit le panorama. Un disque assez brut, mais bien pensé ! Dommage par contre que la chanson qui a bénéficié d’une vidéo soit la reprise, et non un titre original !

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