J’avais chroniqué le deuxième album de Hope Drone, « Cloak of ash », dans ces pages, et en étais ressorti enchanté. Enfin, je ne sais pas si c’est le mot adéquat, puisque le genre post black / ambiant du groupe, malgré son nom, nous emmène plutôt du côté sombre. Mais vous avez saisi l’idée. Quatre ans plus tard, me voici donc face à leur nouvel opus. Ce qui frappe en premier lieu, c’est la production plus claire de l’ensemble, qui fait surtout mieux ressortir les aspects les plus black, riffs et chant, un peu noyés sur le premier. Rassurez-vous donc, les parties black sont toujours là, pas le moins du monde édulcorées ou érodées par le temps. Le fait qu’elles soient plus « propres » les rend-elles plus mélodiques ? Peut-être. Mais bon, ça restera clairement un repoussoir pour les non-initiés, d’autant plus qu’ici comme aux débuts du groupe, ce sont les passages et effets d’ambiance qui servent le black et non le contraire. En plus, le groupe a fait le choix de laisser plus de place à ses titres (au nombre de 5, entre 7 et 17 minutes), mais sans pour autant leur aménager plus de respirations ambiant ; une évolution assez inattendue et incomprise de prime abord par votre serviteur. Et puis, à l’écoute, ce trop-plein d’intensité, cette balance peu équilibrée ne me pèse finalement pas du tout. Les titres se tiennent parfaitement, portés par des thèmes et une instrumentation certes assez convenus pour le genre mais produisant toujours l’effet escompté. Le côté « bourrin » peut du coup être considéré comme une composante majeure de la personnalité de Hope Drone, sa marque de fabrique, ce qui le différencie de ses petits camarades privilégiant l’émotion à l’agression. « Void lustre » est un bon album, en droite lignée du précédent, mais à réserver à un auditoire averti donc.
by Dyvvlad