HECQ : Mare nostrum

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Attention, disque extraterrestre. Hecq, c’est Ben Lukas Boysen, musicien allemand oeuvrant dans l’électronique au sens large, avec des gros morceaux d’ambient dedans. « Mare nostrum », septième projet du bonhomme, est, déjà sur le papier, unique tant conceptuellement que musicalement. Voyez plutôt : Mare Nostrum, c’est le nom d’un super-ordinateur ibère, entreposé dans une superbe chapelle, qui a servi d’illustration à la pochette de ce disque, mais aussi et surtout d’instrument. Chaque son, chaque soubresaut métallique, chaque nappe fantomatique, chaque cliquetis et chaque stridence vient de cet imposant robot. Bon, ça ne rend pas la musique meilleure, mais ça impressionne. A l’écoute de ces quatre très longs titres, on se sent écrasé, balayé, réduit à l’état de témoin impuissant de la destruction méthodique et inéluctable de l’humanité par la machine. En ce sens, « Mare nostrum » est très réussi. Il est en revanche très dense, quasiment impénétrable ; s’en dégage vraiment une impression de déshumanisation presque effrayante, oppressante en tout cas. Drôle d’impression, vraiment ; celle d’avoir trouvé une véritable œuvre d’art, un happening musical, aussi captivante que repoussante musicalement parlant, puisque exempte d’une once de mélodie.

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