Peu connu par chez nous, et probablement autant en Allemagne, son pays natal, Maximilian Hecker pratique une pop folk douce et assez mélancolique, souvent qualifiée de romantique, parfois de soporifique. La vérité, comme souvent, se situe quelque part entre les deux. Capable de déployer des montagnes de subtilité, d’élever des cathédrales de dentelle pop rêveuse, autant que d’en faire des tonnes et s’empêtrer dans un pathos plombant, le grand maigre poursuit tranquillement sa route, adulé autant qu’attaqué, avec ce septième album qui ne changera rien. Allant vers toujours plus de simplicité pop, Max ne s’embarrasse plus des alibis electronica et pseudo trip-hop d’antan, ou si peu. Il ne se cherche plus, et s’il peut être accusé de répéter inlassablement peu ou prou le même disque, au moins a-t-il l’honnêteté de ne pas s’en défendre. « Spellbound scenes of my cure » est plus lumineux que ses aînés, et peut-être est-ce ce côté plus direct, moins mélancolique qui me dérange. En tout cas, ce disque me touche infiniment moins qu’un « Lady sleep » ou un « I’ll be a virgin, I’ll be a moutain », dernière rencontre pour moi avec le natif d’Heidenheim. Dommage, car ses titres sont toujours autant empreints de poésie et pétris de mélodies évidentes et efficaces. Pourtant, rien n’y fait, ça ne passe plus pour moi. Dommage !
Maximilian Hecker : To Liu Wen