
Travailler en famille, c’est pas toujours facile. Il faut à la fois avoir confiance en soi et en l’autre, les autres le cas échéant. Développer des méthodes de résolution des problèmes, savoir se parler, s’entendre sur ses divergences d’opinion et en tenir compte sans qu’un affect personnel n’entre en ligne de compte. Et quand en plus les aspects artistiques entrent en jeu, c’est encore pire. Tout ça pour vous dire qu’un groupe comme Hand Of Kalliach, certes formé depuis seulement 2020, tient du miracle. Parce qu’il n’est pas formé d’une fratrie mais d’un couple, John et Sophie Fraser. Ces gens sortent aujourd’hui leur deuxième album, et celui-ci présente un mélange pas banal de death métal mélodique, metal industriel et folk metal celtique. Un projet au sein duquel la voix aérienne et douce de Sophie contraste avec celle bien plus rugueuse et vengeresse de John, et où les origines écossaises du groupe transparaissent, sans pour autant sortir les lieux communs. Mais ce qui frappe surtout, c’est la violence du disque. L’ambiance est le plus souvent lourde, épaisse, tribale ; on ne trouve pas ça d’habitude dans le folk metal. La juxtaposition des passages assez « dreamy » avec le chant féminin et ceux martelés par la batterie et des riffs d’une guitare omniprésente rend vraiment le disque assez unique. Et unique ne signifie pas facile ; de fait, il y a ici un fossé, voulu et assumé, entre les parties les plus mélodiques et les plus brutales, et on n’apprivoisera ça de façon plus ou moins longue selon sa sensibilité. Mais ça vaut le coup : « Corryvreckan » est un disque singulier !