
Chant clair, growls, violon, émotion, brutalité, death mélodique, death progressif : le mélange produit par Ne Obliviscaris tient à la fois du déjà-vu et de l’alambic. Et la présence d’ « Exul » dans ces pages tient presque du miracle. Parce que je n’aime pas ce que fait le groupe ? Non. Parce que le disque a dû traverser la tempête covid, surmonter les confinements successifs de ses membres dispersés sur la planète (pas facile quand il y en a un en France, un en Italie, le reste en Australie), et que survivre à tout ça en étant encore pertinent n’est pas forcément facile. « Exul » est bâti de 6 titres comme les précédents albums du groupe (sauf « Portal Of I » qui en comptait un de plus), tous assez longs comme d’habitude. Le groupe a depuis quelques années fait des efforts considérables, qui s’avèrent assez payants, sur la symbiose entre ses différentes composantes. En effet, c’était le principal reproche que je lui faisais il y a quelques temps ici sur la chronique de « Citadel ». Pour autant, et même si j’adore quelques éléments particuliers (la basse mes gens !), l’ensemble des mélodies, la présence du violon… il manque quelque chose pour faire de cet album une pure tuerie. Ou plutôt, il y a quelque chose en trop ? Oui, voilà. Ne Obliviscaris aime donner à ses titres de la place pour s’étaler, mais justement, ils en prennent un peu trop ; à mon sens, et attention, s’ils demeurent très agréables, l’ensemble des pistes pourrait être réduit de quelques minutes. Le violon de plus en plus présent appuie sur le caractère émotionnel et mélancolique des titres, ce qui va assez bien au groupe, et la nuance avec les passages brutaux est bien articulée, mais parfois un trop-plein technique vient contrevenir au côté feeling. Bref, si ce quatrième opus reste très qualitatif, ce ne sera pas encore le chef d’oeuvre pour Ne Obliviscaris.