
S’il y a bien un retour auquel je ne m’attendais pas en 2021, c’est celui de Green Jellÿ, groupe punk-metal parodique dont le « Cereal killer soundtrack » de 1993 doit encore traîner dans mes étagères à cd, et dont je garde un souvenir mi-amusé mi-ému pour « 3 little pigs » et « Shitman ». Dans la lignée d’un Gwar, le groupe a toujours eu le goût du spectacle, du dixième degré, de l’irrespect, et du mélange de genres, même si sa sève reste ancrée dans une sorte de thrash punk metal, auquel divers éléments exogènes viennent se greffer au gré des titres. Niveau personnel, Green Jellÿ, c’est surtout Bill Manspeaker, initiateur du groupe, et seul maître à bord alors que des tonnes d’autres musiciens plus ou moins talentueux et connus (dont Danny Carrey et Maynard James Keenan du futur Tool, quand même) se succèdent au cours des années. Côté paroles, on verse dans le (très) bête et méchant. Mais musicalement, si le combo a, à ses débuts, reconnu être très mauvais (d’ailleurs la date en ouverture des Ramones à cette période reste un échec cuisant de l’avis de tous les protagonistes), il s’est amélioré avec le temps, accouchant de titres directs, bordéliques mais fun et efficaces. La comparaison avec un Gwar est toujours de mise, même si ici on est clairement plus punk dans l’âme et le son. « Garbage band kids » joue aussi bien la carte de la nostalgie, avec son artwork réalisé par l’illustrateur original des albums des Crados, mais aussi par la réinterprétation de son tube « 3 little pigs », les featuring de Weird Al Yankovic et quelques noms sympathiques issus entre autres de Fishbone, Suicidal Tendencies… On aurait tôt fait de croire que la formation se complaît dans l’excavation. On aurait pas forcément tort, même si la production et le melting pot permanent ne sonnent pas ringard. En fait, cet album est plutôt très cool, et si je le destinerais plus quand même à ceux qui ont connu la grande période crossover, les plus jeunes pourraient bien trouver ça bien fun et l’adopter. En tout cas, je suis heureux de constater qu’il ne fait pas partie de la foule d’albums opportunistes qui n’apportent rien à part quelques zéros sur le compte en banque de leurs créateurs !