Voici un disque qui sent le cynisme et le douzième degré à plein nez. Colleen Green a trente berges sonnées et en est à son troisième album. Alors la pochette rose bonbon, le look teenager et le titre faussement naïf, on y croît pas une seconde. Et pourtant, musicalement, on pourrait : la musique de la demoiselle de Los Angeles, entre powerpop et electro-pop (alternativement, selon les morceaux), est plus susceptible d’être proposée par une morveuse que par une trentenaire. Quoique, on a déjà vu ça… chez un certain Weezer. Référence pas anodine, puisque le rock noisy et ensoleillé de Colleen présente des similitudes avec celle de Rivers Cuomo. Sauf qu’il manque un petit quelque chose à ce disque pour être autre chose qu’une grosse demi-heure vite oubliée. Les riffs et mélodies en mineur, parmi lesquelles l’electro pop « Deeper than love » et la basique mais efficacement rock deuxième partie de « Things that are bad for me » amènent un peu de profondeur et de diversité, mais l’ensemble reste trop léger à bien des niveaux pour avoir envie de faire de « I want to grow up » son disque de chevet.
Colleen Green : Tv