
Depuis 2017, le mélange piano / musique électronique cinématographique du duo germano-suisse Grandbrothers hante les pages d’Adopte Un Disque. Si les albums du groupe sont toujours de qualité, s’ils distillent tous une ambiance d’apaisement et de bien-être mêlées de mélancolie, ils s’inscrivent toujours également dans une certaine continuité. Jusqu’à aujourd’hui. Car sur « Elsewhere », Grandbrothers semble avoir ouvert les vannes. Bien sûr, on retrouve les titres piano-driven typiques, mais ils sont plus rares, l’instrument est plus discret, moins central. Est-ce que le groupe y perd une partie de son âme ? Je vous laisse en juger. En tout cas ça amène une vague de fraîcheur bienvenue. Pour cet album, ils annoncent avoir voulu changer les choses, passer de l’ambiance salle de concert à l’ambiance club. Bon, le contraste n’est pas si élevé que ça dans la réalité, mais il faut bien reconnaître que le rythme est plus présent. Cette notion de mouvement s’inscrit même dans les titres des plages : de « We collide » à « run.run.run.run » en passant par « Velvet roads » ou « Where else ». L’émancipation de leur concept initial de n’utiliser que le piano à queue les rapproche plus de la scène electro néo classique, mais rend leur musique plus pertinente et moderne… mais moins personnelle. Très franchement, je ne sais pas pour l’instant où me placer, parce que les deux périodes ont leurs points forts et leurs points faibles. Mais « Elsewhere » montre en tout cas une formation en phase d’évolution, et je suis curieux de voir où ça va mener. En attendant, le disque est au moins aussi agréable que les autres opus de Grandbrothers.






