Pour un groupe, la perte d’un membre pour divergences musicales peut être déstabilisante, la mort d’un membre fatale, alors imaginez qu’en plus ce membre soit le frère du compositeur principal… Ce scénario dramatique, c’est le point de départ de ce troisième album des belges de Girls In Hawaii, qui arrive après une longue pause, nécessaire pour se remettre d’une telle épreuve. Alors forcément, avec une telle histoire, on comprend que le disque ne sera pas solaire, et reprendra au moins en partie les couleurs et la mélancolie de leurs débuts. A l’écoute de « Everest », c’est un fait avéré. Mais (autre) bonne nouvelle, ça n’a pas empêché le groupe de faire évoluer son art, quitte à évoquer les fantômes des modèles (?) Grandaddy et Radiohead au passage. Remarquez, il y a pire comme point de comparaison, et ça reste sous forme d’indices volatiles disséminés ça et là, contribuant juste à faire de ce nouvel opus un disque d’exception, d’une beauté désarmante, sans être pour autant déprimant. Avec son titre qui côtoie les cimes, « Everest » se pose comme un disque phare d’une carrière et d’un genre, synthèse parfaite des qualités d’un groupe qui, on l’espère, ne signe pas là son chant du cygne.
Girls In Hawaii : Not dead
Girls In Hawaii : Rorschach