Il y a comme ça, des noms qu’on connaît, qu’on a déjà vu passer à plein de reprises depuis des années et sur lesquels, pourtant, on ne sait ni mettre un son ni un visage. Frank Turner, c’est ça pour moi. Et très honnêtement, ça a encore failli être le cas ici. Il faut dire que si le visuel de ce neuvième album solo interpelle, il reste assez « Déjà vu ».Bref. Frank Turner est un punk, qui a peu à peu évolué vers le folk punk et le rock, au gré de ses rencontres et collaborations avec d’autres artistes. Sur ce disque, il renoue avec ses racines, puisque le titre signifie « Frank Turner Hardcore ». Enfin, ça, c’est sur le papier. Parce que finalement, les quatorze titres de ce disque restent assez accessibles dans leur ensemble aux personnes appréciant le rock un peu musclé aux influences celtiques. Ce qui, je vous l’accorde, ne saute pas aux oreilles lorsque « Non serviam », le premier titre et le plus virulent, lance les hostilités. Mais je le redis, le reste est bien plus chargé de groove et d’écriture pop, et pourra très bien convenir aux amateurs des derniers Dropkick Murphys, ou des O’Reillys & The Paddyhats. Frank Turner, s’il n’oublie pas son amour de jeunesse, le heavy metal (ça et là au travers de soli et structures), et le punk (de façon plus évidente), réaffirme ici l’importance qu’il accorde au songwriting et au storytelling, que ce soit au travers de l’évocation de tranches de vies plus ou moins douloureuses (comme sur « A wave across a bay » sur le suicide de son ami Scott Hutchinson du groupe Frightened Rabbit) ou tout simplement de la mise en valeur de mélodies simples, évidentes parfois, mais qui prennent toute la lumière des projecteurs ici, qu’elles soient déclinées de façon basique, presque en format live, ou plus enrobées. « FTHC » est assurément un disque agréable, finalement assez accrocheur, qui toutefois pourra sonner assez « léger » pour ceux qui, appâtés par son titre, s’attendraient à quelque chose de plus costaud. Pour une première rencontre, c’est assez encourageant en tout cas.
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