FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES : Dark rainbow

J’aimais déjà le hargneux Frank Carter avant de le voir électriser la foule il y a deux ans au Hellfest et éclipser tous les autres concerts. Mais depuis, c’est sûr, on est passé à un autre stade. Et forcément, mes attentes sont plus grandes pour ce nouvel album. Je veux ma dose de punk rock énervé et irrévérencieux, pourvoyeur d’une énergie qui se trouve difficilement, rendons à César ce qu’il a piqué à d’autres, en dehors de l’Angleterre. Alors là, tout fébrile, je lance l’écoute et… C’est qui ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Ok, je suis peut-être un peu catastrophiste, mais quand même, on a limite l’impression de trouver le groupe après une reformation et 10 ans d’absence. D’un côté, on retrouve quelques riffs et tournures typiques, déjà éprouvées sur « Sticky », et d’un autre (et celui-là est plus audible) un combo qui cherche à changer de voie, à s’émanciper de l’adolescence et se faire plus réfléchi, à atteindre d’autres cibles. Et ça passe autant par la voix que la musique. J’ai lu ça et là des comparaisons avec les QOTSA de John Homme. Naaan, vous savez ce que j’entends moi ? Manic Street Preachers. D’ailleurs, le parcours des deux groupes a également quelque chose de parallèle, non ? Enfin, bref, « Dark Rainbow » est sensiblement différent. Et il n’y va pas doucement, il ne cherche pas à nous ménager ; on entre rapidement dans le vif du sujet. Certes, « Honey » donne le change. Mais quand « Man of the hour » s’invite, c’est flagrant, et « Can I take you home » confirme. « American spirit » refait un pas vers plus de rock, mais on ne retrouve pas encore « notre » Frank Carter. On dirait qu’il nous a entendu ; « ‘Happier days » s’impose vite comme l’un des meilleurs titres du lot, même s’il conserve cette vibration mélancolique (« Dark rainbow », on nous a prévenu…). « Brambles » a un peu le cul entre deux chaises mais s’avère très réussi aussi. « Queen of hearts » est une pure démonstration de beauté, suivie de près par « Sun bright golden happening ». « Superstar » et « Self love » refont un pas vers le rock, et enfin la chanson-titre calme le jeu et avance un côté plus étrange et aventureux qui, qui sait, laisse entrevoir un lendemain plus étrange ! Au final, « Dark rainbow » réussit à la fin à désarçonner et à ne pas décevoir, même si un peu plus de morceaux rythmés n’auraient pas été de trop !

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