Découvert totalement par hasard au gré de pérégrinations mercantiles, les écossais de Foil sont une de ces bonnes surprises indies qu’il est encore temps de découvrir quelques années après. Déjà lucides à la sortie de ce deuxième album, ils affirmaient sans qu’on sache vraiment si c’était un regret ou un étendard « ne jamais être devenus populaires ». Bon, bien sûr, on pourrait leur dire que s’ils avaient vraiment voulu l’être, ce mélange powerpop noisy grunge à la Pixies / Mudhoney, très ancré dans les nineties, n’était pas forcément le choix le plus judicieux en 2000. Et si on avait été un peu extralucide, qu’il sera d’ailleurs le dernier du groupe. Mais bon, Foil a l’air de s’en foutre comme de sa première chemise de bûcheron, et c’est tant mieux. Bien sûr, vous pourrez lire ça et là que le combo avait déjà ici mis de l’eau dans son whisky, agrémentant le style plutôt raide du premier album remarqué (mais pas par moi) de quelques fioritures : trompette, trombone, cordes diverses s’invitent ça et là, rendant le tout plus digeste, maximisant son impact. Mais la base reste la même : Colin, Hugh, Shug et le récemment arrivé Alan. Et tout ce petit monde est réuni pour produire un rock direct, poppy, abrasif, au chant parfois limite juste, mais complètement authentique. Foil ne fait pas semblant, ne se compromet pas, ne maquille pas sa musique. Tout ici vient des tripes et s’adresse aux amateurs de sensations pures, que ce soit les titres les plus punchy, noisy ou ceux qui se la jouent mid-tempo, posés, employant même des moyens fort peu conventionnels pour le genre (une « Claremont junction optimist » au chant parlé). Bref, « Never got hip » est une de ces fleurs du bitume, raretés de collectionneurs de bons sons inconnus dont il est facile de faire l’acquisition autant que de l’apprécier !
Foil : End of the world