Un nom bizarre, deux eps qui ont fait le buzz parmi les « hautes sphères » de la musique, un univers vaguement trip-hop, il n’en faut pas plus pour allécher le vieux loup de mer que je suis, toujours en quête de sang neuf, s’approchant subrepticement, autant prêt à faire la révérence qu’à sortir les griffes quand il s’agit de succès annoncé. FKA (pour « Formerly Known As ») Twigs, donc, est une jeune anglaise qui, après avoir œuvré en tant que danseuse pendant quelques années, revient ici à ses premières amours en réalisant un premier album court et énigmatique, grand shaker des influences pop, hip-hop, électro et r&b de sa génitrice. Alors forcément, on s’en doute, tout n’y est pas parfaitement maîtrisé, et les approximations et imperfections (même si le disque est très produit) donnent une couleur encore plus particulière à ce « Lp1 ». Ainsi, l’ambiance générale rêveuse et embrumée est parasitée par des sons inattendus, par des changements de rythmes pas forcément très à propos, et (bien entendu serait-on tentés de dire, s’agissant d’une oeuvre de « jeunesse »), de longueurs et d’insistances déplacées. Pourtant, s’il s’avère très casse-gueule, ce disque n’en est que plus intéressant. La musicalité de la jeune fille, où se télescopent Portishead, Tricky et Kate Bush est vraiment personnelle et son univers est un tout bien réfléchi. « Lp1 » est un disque qui appelle plusieurs interprétations et autant d’écoutes, et ça c’est plutôt pas pas pour une première. Allez, pour une fois que je suis d’accord avec les inrocks, ça vaut le coup de se pencher sur ce cas !
FKA Twigs : Two weeks
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