Écarter le « hype » du « true » est devenu de plus en plus difficile en 2013. Et un groupe comme Fauve n’a fait rien pour nous aider. Alors en 2014, forcément, on se repose la question : vaste blague ou vrai mal-être transposé en mises en scènes cinématoslamiques ? Bah, quelle importance après tout ? Fauve ne s’est jamais cherché une street-credibility. Fauve, c’est même pas du rap en fait. On sait même pas ce que c’est. Rock ? Ouais, de celui qui louvoie et refuse de se poser, qui a autant peur de l’immobilisme que des mouvements trop rapides, de l’agitation fébrile de ceux qui moulinent comme des dératés pour éviter qu’on les voie vraiment. Slam ? Certainement, mais un peu plus musical. D’ailleurs, ça chante là, même si ça devrait pas. Imparfait et assumé, Fauve. Slam existentialiste, egotrip intellectualisant, psychanalyse impudique. A ceux qui n’ont pas peur de tout ça, et à ceux-là seulement, Fauve s’adresse. Y’a des chances que nombre de ceux-là ne les entendent pas, d’ailleurs, que la horde de suiveurs ne soit en grande partie constituée que de hipsters, désirant vivre par procuration des problèmes qu’ils n’auront jamais. Mais Fauve s’en fout. Alors, est-ce qu’on le devrait aussi ? Ou est-ce que, gonflés de la haute opinion qu’on a de nous-mêmes, on devrait s’éloigner de ce phénomène qui ne fait pas comme les autres, pour éviter de passer pour des suiveurs nous aussi ? Mmmh, et si on prenait juste Fauve pour ce qu’il est ? Un groupe qui cherche sa voie, trop vite jeté sous les projos, et dont la formule s’émousse déjà un peu, malgré quelques réussites éclatantes ? Oui, je vais prendre ça moi, et vous me mettrez un grand soda avec…
Fauve : Voyou
Fauve : Jeunesse talking blues