Depuis quelques années, quand on aime le rock, il ne faut plus se contenter de jeter un œil outre-manche et outre-atlantique ; les bonnes surprises peuvent venir de partout. En fait, elles peuvent même venir de la rue d’à côté. Une génération biberonnée à la fièvre rock, à la brûlure soul, aux sonorités funky est en train d’émerger et de montrer aux sceptiques que la préférence nationale n’est peut-être pas de la poudre aux yeux en fin de comptes. Aujourd’hui, je vous présente Fake Idea, un quatuor originaire d’Orléans qui joue un mélange entre rock, funk rock, soul pop et pop plus classique. Un style très en phase avec ce que peuvent proposer leurs collègues de The Red Goes Black dont j’ai déjà parlé dans ces pages. On trouvera donc ici aussi une alternance de styles créant une impression de voyage dans le temps et surtout l’espace, avec une prépondérance d’influences américaines. Fake Idea s’avère un peu plus « bleu » que rouge : on s’aventure plus volontiers ici dans la soul, le funk à la Prince (« Browner than U »), on fait un détour par le blues, voir le r&b (« Ashes of love »). Certes, certains titres évoquent volontiers le rock vintage, la pop eighties ou le hard rock de papa, mais globalement ce « 166 bpm » s’avère plus léger que son titre ne l’annonce. C’est peut-être en cela qu’il me convainc moins, moi l’enfant du rock, ou peut-être le groupe a-t-il simplement encore besoin de mûrir un peu pour pouvoir proposer des titres vraiment marquants. En tout cas, si je ne peux nier les qualités de Fake Idea, ni que ce premier opus est bon, je trouve qu’il lui manque encore une pointe d’acidité, une dose de mélodies imparables. A suivre !