
Troisième album pour le groupe de black metal atmosphérique Elderwind. C’est ma première rencontre avec le quatuor russe, mais il faut dire que celui-ci n’a jusqu’ici pas été particulièrement aidé, et a souvent du se débrouiller seul pour faire connaître son art (c’est le cas ici également). Cet art, justement, parlons-en ; une forme plutôt classique unissant riffs et interprétations échevelées sur fonds de mélodies délicates au clavier, le tout au sein de titres de durée moyenne (ici six titres pour 44 minutes, je vous laisse faire le calcul mais ça reste raisonnable, ni trop court ni trop long) et interprétés en langue maternelle. « Fires » navigue donc entre haine et désespoir, un mélange qu’on connaît bien au travers d’autres formations. Mais Elderwind lui ajoute une dimension assez grandiose ; un « Call of the urals », par exemple, est assez représentatif du talent du groupe pour dépeindre des ambiances dramatiques. Rien n’est laissé au hasard sur cet album, tout est contrôlé et maîtrisé par le groupe, et c’est réussi, puisque qu’il n’y a ni temps mort ni morceau plus faible, et on ne ressent même pas le côté auto-produit de la chose. Alors oui, ça reste un album « traditionnel », n’apportant pas vraiment de valeur ajoutée à un genre qu’on connaît bien, mais il est tout de même inconcevable pour moi de passer à côté d’un disque aussi bien pensé et réalisé que « Fires » !