Dylan Municipal, qui en fait ne s’appelle pas Dylan du tout, ni Bob d’ailleurs, est un voisin. Pas très proche, mais assez pour se soit croisé “en vrai”. Et puis comment, pourquoi on se sent proche de quelqu’un ? Parce qu’on partage quelque chose, non ? Dylan Municipal a une façon de concevoir sa musique vraiment personnelle. Oui, c’est un argument qui ressort souvent, mais c’est évident ici. J’avais, il y a quelques années, qualifié la musique du projet de “chanson française décalée”. Décalé, c’est certain. Chanson, un peu moins. Encore une fois “Tigre dans le tigre” se situe entre poésie, slam, electronica et electro rock. Avec une voix grave et posée, un humour absurde et un certain goût pour les mélodies répétitives. Tout un programme, pas forcément facile à suivre. Ni pour vous ni pour moi à vrai dire. En fait, Dylan Municipal réécrit un peu, sans le vouloir, mon rapport à la musique, ou du moins à la sienne ; sont-ce de vrais titres, faits pour être écoutés, chantonnés, ou des happenings, des nouvelles musicales à usage unique ? Je pencherais vers la deuxième option. Il faut dire qu’il n’y a guère qu’un chant parlé ici, peu ou pas de notion de couplet et refrain, et des structures élastiques, pas définies. Je crains que ce ne soit pas le cahier d’accompagnement à ce disque qui vous viendra en aide ; tout au plus vous éclairera-t-il un peu plus sur la haute teneur en WTF du projet. Voilà, c’est un peu ça qui nous rapproche, le vrai-faux Dylan et moi. Musicalement, cet album s’avère plus versé dans l’electro ambiant. Les sonorités sont diversifiées, avec des échappées vers le jazz, la musique du monde, la pop, mais le rythme reste très typique des productions du projet, déroulant lascivement ses cliquetis et percussions de façon à faire un tapis tout doux aux textes capillotractés. “Tigre dans le tigre”, ça reste donc du Dylan Municipal ; on aime ou pas, mais on ne peut pas trouver ça ailleurs !
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