Troisième opus pour le portugais Indigo Dias, l’homme derrière Dispirited Spirits. J’avoue que je m’attendais à y trouver quelque chose de l’ordre du black metal ici, et pas un mélange entre post rock, math rock, indie rock et emo. Comme quoi, les mots ont bien leur importance, surtout quand ils sont portés comme un étendard. « Winds wept » utilise la métaphore des conditions météorologiques pour décrire les sentiments ressentis par le musicien et plus ou moins explicitées dans ses paroles. Comme dit plus haut, le disque navigue pas mal stylistiquement parlant, donc les sensations vont fluctuer au cours de l’écoute. Pour tout dire, et même si c’est ce qui fait sa richesse, j’avoue que je comprends qu’on puisse avoir du mal à appréhender le style dans son ensemble. Pour Dispirited Spirits, à l’instar d’une Zaho de Sagazan, « les émotions sont des couleurs et il est le peintre qui les renverse ». pour illustrer ça, il n’hésite pas à employer un saxo, des samples, des cordes et claviers en plus des instruments « traditionnels ». mais c’est surtout ce voyage intérieur permanent entre calme et fureur, tempérance et exubérance qui va marquer l’auditeur. Un titre comme « Kishi kashei » élève cette ambivalence au rang d’art, mais quand on laisse à ce disque le temps de s’installer, on s’en imprègne petit à petit et on l’apprécie de plus en plus. Un peu plus d’équilibre et d’expérience encore (le projet ne date que de 2020) et Dispirited Spirits pourrait devenir énorme !
