
DeLaurentis est une musicienne et productrice toulousaine d’origine, et logiquement transférée sur Paris pour des raisons professionnelles. Et « Unica », c’est l’histoire d’une rencontre et d’une fusion entre la femme et ses machines, à partir desquelles elle a même crée un double cybernétique, Unica. Je ne sais pas dans quel ordre ça s’est passé, qui a fait le premier pas, mais la jeune femme se retrouve ici à bosser avec Skygge alias Benoît Carré, à l’origine du premier album composé par une intelligence artificielle ; la boucle est bouclée. Enfin, encore faut-il que le disque tienne ses promesses. Au programme, une electro très mélodique et raisonnablement groovy : on n’ira pas jusqu’à parler de « dansante », mais « pop » semble être un bon compromis. Contrairement à ce qu’on pourrait penser au départ, la voix reste assez humaine : la compositrice suggère bien à travers certains titres un duo entre elle et sa sœur robotique, mais ça n’est pas une constante, et si les allergiques aux voix vocodées seront bien mis à mal, ils trouveront tout de même ici des raisons valables de rester dans les parages : l’electro pop / trip hop ambiant de la dame se pare le plus souvent de textures et lignes de chants caressants venant contraster avec des motifs acides. Mais pas en permanence, c’est vrai. Et c’est ce qui rend ce disque pas toujours efficace : certains titres, chantés ou pas, laissent une place trop importante aux ambiances, ce qui casse le rythme général, et freine bien mon enthousiasme pour un tel projet. C’est dommage parce que du traitement du son à celui du concept, à sa réalisation musicale et visuelle, je n’ai à part ça pas grand-chose à reprocher, et que ce disque recèle de beaux moments, mais ce n’est pas encore suffisant pour moi.