
Quand on parle de funeral doom, ou juste de death doom metal, il y a des origines géographiques qu’on se représente aisément, et d’autres moins. La Californie par exemple. C’est pourtant de là que nous vient ce projet solo de Ian Goetchius créé en 2019. « Acceptance » est annoncé comme un ep, mais avec ses 39 minutes au compteur, j’en parlerai plus comme d’un album. On le sent d’entrée de jeu plus « artisanal » que les grands noms du genre. La voix, d’abord, plus granuleuse et death, n’est pas forcément ce que je préfère ; elle aurait mérité plus de grave et de profondeur. Le mix manque un peu de puissance et de rondeur aussi, et la batterie ne sonne pas très naturelle, et les trémollos de guitare sont un peu trop prégnants. Mais les titres sont bien pensés, et qu’ils soient longs ou courts, ils suivent un chemin logique, on y sent un réel souci d’écriture, un attachement profond au cheminement mélodique, à la notion de paysage sonore. On se laisse facilement prendre au jeu, puisque Post Luctum a beau employer des méthodes plutôt conventionnelles, il prend garde à s’écarter de ce qu’on entend souvent dans le genre, et évite aussi la surpopulation de claviers. Bon, en fait, bien qu’ils soient très présents, ils sonnent mieux que dans pas mal de productions, et se fondent donc bien dans la masse. Ce qui fait qu’« Acceptance » a une très bonne tolérance aux écoutes successives. Beau boulot pour un premier album.