
Je suis un fan de la première heure des Deftones. Bon, je n’ai pas de mérite ; une de mes connaissances est revenue des states avec dans son escarcelle le premier album du groupe fraîchement sorti, alors que le gang était encore inconnu ici. Et oui, j’ai pris une claque monumentale. Ce qui ne signifie pas que je sois un fan inconditionnel du groupe ; j’avoue qu’après « White pony », mon amour pour la bande à Chino s’est peu à peu étiolé, déçu par plusieurs albums brouillons, trop ceci, pas assez cela. Mais n’empêche, ce « Private music », on l’a tous attendu. 5 ans, soit la plus longue attente depuis un bail. Le groupe ne s’est jamais vraiment remis de la disparition de Chi Cheng, et le poste maudit de bassiste l’atteste ; sur cet album c’est le musicien live Fred Sablan qui tient la quatre-cordes. Encore une fois, le groupe change d’animal-totem, adoptant cette fois un serpent blanc, symbolisant une formation en (perpétuelle ?) mutation. Et même si on retrouve sur « Private music » pas mal de ce qu’on aime chez Deftones (ce mélange d’ambiances énervées et planantes typique de leur neo metal, cette sensibilité à fleur de peau) on note aussi un léger glissement vers quelque chose de plus shoegaze et rock. Oui, c’est à la mode, mais c’est en fait une évolution logique du son des gars, comme un élément qui a toujours été là à l’état latent et exprime enfin son potentiel. Le disque sonne donc un peu plus complexe dans ses structures, ce qui sied tout à fait à la voix de Chino et nous prive (enfin, pas moi) des passages un peu trop frontaux et portés par des riffs sans grande imagination que je reprochais parfois aux ricains. Ah oui, mais est-ce que du coup, on trouve aussi ici des tubes en puissance ? Euh, j’avoue, c’est moins évident. « Private music » demande certainement un peu plus d’attention, autant qu’il a demandé de travail. Et si on peut aimer certains titres dès leur découverte, ce sera peut-être plus difficile de les chanter sous la douche dès le lendemain matin. Enfin, ça dépend combien de fois d’affilée vous les écouterez, ok. Quoi qu’il en soit, je retrouve ici ce qui m’avait enthousiasmé dans la musique des gars de Sacramento, et un bon paquet de titres que j’imagine déjà me transporter version live ; une très bonne cuvée 2025 donc pour Deftones !





