En 1994, alors que sortait « World without end », premier album des allemands de De/Vision, rares étaient ceux qui savaient prédire que plus de vingt ans plus tard, le quatuor serait toujours debout. Et clairement, je n’en faisais pas partie. J’ai certes toujours trouvé l’electro-pop / synth pop du combo agréable, mais je n’aurais pas été prêt à manger mes chaussettes pour un nouvel album, loin de là. « Citybeats », quatorzième disque du groupe, suit le même chemin. Celui d’une synth pop aux légers accents gothiques et au spleen tenacement arrimé aux basques, moderne dans sa forme mais similaire aux productions précédentes dans son fond. Le désormais trio enchaîne les titres qui une fois de plus rappellent fortement le modèle Depeche Mode. Mais bon, j’avoue que, quitte à s’en rapprocher au plus près, autant en prendre les traits les plus addictifs. Ainsi, les mélodies sont plus retorses que chez certains camarades, et quelques gimmicks sonores bien trouvés parsèment l’album. Je trouve d’ailleurs que le groupe se bonifie avec l’âge, et parvient presque à faire oublier ses influences sur certains titres, ce qui n’était pas évident. Alors faut-il aimer cet album ? Oui ! Si j’ai commencé à l’écouter avec une certaine distance et le snobisme de celui qui ne jure (quand ça l’arrange) que par les vrais artistes, ceux qui créent de la valeur ajoutée, j’ai du revoir mon jugement à l’aune de quelques titres vraiment bien ficelés (« They won’t silence us », « Not in my nature », « Last goodbye »). Les autres se contentant d’être très bons pour la plupart. Donc oui, si on accroche à la synth pop, « Citybeats » est un passage obligé en 2018.
De/Vision : They won’t silence us