Ce nom sonne familier à mes oreilles, mais je n’ai aucune idée d’où ou de quand cette impression me vient. Et que dire de ce titre d’album, qui m’évoque à la fois Thierry Lhermitte et un disque de Placebo ? Tout ça ne me dit rien qui vaille… Et pourtant, une fois « Offred » lancé, mes doutes s’effacent. Passée l’intro un poil douteuse, je suis simplement subjugué ; subtile, mélancolique et aventureuse, elle m’embarque complètement, me chamboule même. Assurément mon coup de cœur du disque. Une ambiance unique est installée. Je suis d’autant plus déstabilisé quand « Vessel » débarque, tout sourire, et fout tout par terre. Pas mauvais, mais hors propos pour moi. Heureusement, « Mouthpiece » réinstaure une tension dramatique et remet largement le disque en selle. « A doll’s house / pavlovia », trop sage, trop douce avec sa couleur folk pastorale, ne convainc guère . « Kitsch » joue pour moi un peu trop la carte de l’emphase artificielle, via une sorte de distorsion qui me vrille les oreilles (dixit le fan de métal extrême…). La très belle et très intimiste « XIV » fait encore une fois ressortir la voix toute en émotion et en retenue de Dan Mangan, me rappelant le timbre de Brendan Perry de Dead Can Dance. « War spoils » donne par contre dans le franchement gothique ; rampant et minimaliste, il n’amène pas grand-chose. « Forgetery », autre grand moment de spleen, rehausse le niveau. La suite est hélas un peu plus quelconque, jusqu’au magnifique sursaut final « New skies », qui me rappelle un peu le « Life in a glasshouse » de Radiohead avec sa dualité pop intimiste ombrageuse / explosion jazzy cuivrée orageuse. Quand vient le temps du bilan, malgré quelques imperfections, ce sont les bons titres qu’on retient, et « Club Meds » laisse une très bonne impression.
Dan Mangan + Blacksmith : Vessel