Un nom énigmatique, un titre qui vous parle, un artwork tout aussi lunaire, des fois ça suffit à avoir envie de découvrir un album. Allez, on se lance, et tant pis si le ramage ne correspond pas au plumage… Sauf que quand « Doolhof », superbe instrumental entre indie pop, electro et kraut débarque, on est en plein dedans ; c’est beau, c’est onirique, c’est tout à fait ce qu’on espérait. Et ce n’est pas « Sleaze », chanté cette fois mais toujours avec autant de tact et de magie, qui nous fera redescendre. « Close eyes to exit » et « Hostage » enchaînent ; c’est à peu près le temps que je mets à me décider à aller chercher de l’info sur le groupe. Peur d’être rattrapé par une réalité décevante ? Peut-être. Et surtout, la flemme de quitter ce hamac entre deux mondes pour m’adonner à des pratiques salement terrestres. « Amansworld » me berce et je ne suis toujours pas passé à l’acte. Oh, et puis à quoi bon maintenant ? Il ne reste que trois titres, on peut bien se passer de CV quand le boulot est bien fait non ? Oh, il l’est, n’en doutez pas. Chaque titre vous transportera ailleurs, et si le groupe hollandais (oui, ça y est) peut évoquer un subtil mélange entre un Radiohead, un Coldplay (pas des derniers albums) et le Midlake d’ « Antiphon », il reste ancré dans sa propre réalité. Les dernières notes d’« Island » raisonnent, et je reste prostré, subjugué par tant de maîtrise et de talent. Le seul défaut de ce disque pourrait être l’énorme attente qu’il va engendrer, et la très probable déception sur un deuxième opus qui aura bien du mal à se hisser à la hauteur de celui-ci. Bah, n’y pensons pas et profitons ; demain, c’est loin…
Klangstof : Hostage