Dans les nineties, quand j’ai commencé à écouté du death metal, si vous m’aviez dit qu’en 2018 le death oriental, et plus spécifiquement égyptien, serait un genre connu et reconnu, j’aurai fait comme beaucoup, je vous aurai ri au nez. Crescent donc, est un nouveau rejeton du genre. Et il est egyptien. Est-ce que ça le rend plus légitime à pratiquer ce genre et invoquer / évoquer ses divinités ? Certainement. Mais est-ce que ça le rend meilleur ? Là est toute la question. Bon, parlons musique. Si vous vous attendiez à une mutation entre les ambiances de Nile et des débuts d’Orphaned Land… C’est mort. Bon, Crescent tient pas mal du second dans son approche clairement death doom, mais s’avère moins empreint de finesse et beaucoup moins teinté d’influences world. Alors forcément, oui, je suis un peu déçu. Mais puisque c’est ce qu’a choisi de faire le groupe, et ce pour quoi il a été signé sur un relativement gros label (Listenable), c’est qu’il doit y avoir une raison. Et effectivement, Crescent se montre plutôt doué. De gros riffs classiques et efficaces à la Behemoth, une voix bien granuleuse, quelques riffs orientalisants, une exigence mélodique certaine. Au travers de ce deuxième album, une volonté d’homogénéité évidente, et des influences qui crèvent les yeux. Alors oui, « The order of amenti » n’est pas démentiel d’originalité ou de personnalité, mais on comprend que c’est cette aisance à manipuler et dupliquer la matière première qui a séduit le label, et qui peut séduire le public.
by Dyvvlad