CRESCENT : Carving the fires of Akhet

Depuis des années, les mythes, les croyances et la culture de l’ancienne Egypte fascinent et inspirent les musiciens. Mais si beaucoup, en territoire metal ou pas d’ailleurs, en intègrent des pans entiers dans leur univers, rares sont ceux qui nous font la totale en adoptant au moins en partie la musicalité orientale. Bon, ok, c’est un peu plus facile pour Crescent qui est l’un des plus anciennes formations de metal extrême égyptiennes. Formé à la fin des années 90, le groupe a mis beaucoup de temps à accoucher d’un premier album, mais a depuis accéléré la cadence, gagné en maturité et en qualités à tout niveaux, passant entre les mains d’un label plus important, avec des membrs plus impliqués et une plus grande maîtrise de sa musique et de ses textes. Il n’est pas rare que le combo approfondisse des éléments d’un album à l’autre, s’auto-référence textuellement, en toute logique avec le concept d’Ouroboros apparu en égypte. « Carving the fires of Akhet » est un album de black death chargé de sonorités et riffs d’inspiration moyen-orientales. Ni vraiment comparable à Melechesh, ni vraiment similaire à Nile, Crescent s’orienterait plutôt vers un Behemoth infusé d’une autre culture. Par rapport à l’album précédent, on peut regretter un léger durcissement du son, qui pour le coup a un peu chassé les passages les plus orchestraux et atmosphériques au profit d’une plus grande efficacité certes, mais qui pour moi dépersonnalise sa musique. Pourtant, ce disque n’est pas forcément moins bon que « The order of Amenti », il est juste, selon moi, moins porteur de l’étiquette « metal egyptien », pour peu qu’il ait un jour voulu la porter. En effet, les interventions et références se font le plus souvent par l’intermédiaire des riffs, certes assez typés, mais les instruments naturels et claviers se font rares. Or, ils renforçaient le côté majestueux des morceaux, et ça me manque un peu ici. De fait, une interlude comme « Crimson descension » fait son effet, même si elle est placé trop loin dans le déroulé. Ceci dit, le disque s’apprécie dans son intégralité, intense et bien structuré. On aimerait juste (le retour d’) un peu plus de diversité sur le prochain.

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