
De son nom à son artwork, on peut déjà comprendre que les danois de Cabal sont assez branchés ambiances horrifiques. Mais dès l’intro et les inserts stressants de « If I hang, let me swing », il n’est plus permis d’en douter. Il s’agit (encore) d’un disque écrit durant la pandémie, et on ne peut que constater que cette période n’a pas eu que des côtés néfastes. Au programme de cet album de deathcore, des morceaux courts, intenses et oppressants, comme la période qui les a fait naître. Sous ses abords assez classiques, Cabal prend toujours soin d’intégrer des sonorités « fantômes » dans ses titres, des éléments anxiogènes qui marquent vraiment sa personnalité et apportent un supplément d’âme à un style sinon assez classique et sauvage. On pourrait même dire cruel et sans pitié, ce qui fait que la courte durée de l’album (35 minutes) est plutôt bénéfique à sa digestion et à la récupération (c’est qu’on a plus vingt ans !). En même temps, s’étonner du côté vindicatif de ce troisième album des brutes de Copenhague est malvenu, puisque le combo a intitulé ce disque « La grande décrépitude », ce qui annonce le menu… Pour une fois donc, je ne me plaindrais pas de ce caractère expéditif, puisqu’il concourt à son fonctionnement optimum. « Magno interitus », à réserver donc aux plus endurants, n’en est pas moins un solide représentant du deathcore dans ce qu’il a de plus meurtrier et malsain.