Nous nous attardons aujourd’hui sur le deuxième album d’un groupe britannique. Apparemment le premier traînait du côté du pop-punk. Si j’avais lu ça avant de prêter une oreille à ce disque, il est possible que je sois passé à côté. Et ça eut été fort dommage. Car si quelques traces persistent de cette première époque, on en est tout de même globalement bien loin. La musique du groupe de Brighton incorpore autant d’emocore que de rock industriel ou de rock alternatif, mais avec un son et une approche résolument modernes. Comprenez donc que ça chante, que ça crie, que ça a le pouvoir d’évocation d’un emocore, l’accroche d’un pop punk, l’ambiance sulfureuse d’un rock indus et la maturité d’un bon rock déviant. Le résultat, c’est une collection de hits immédiats sans temps mort, avec cependant chacun sa touche. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça marche. De l’introductif bien sombre « Welcome to the neighborhood » à la semi-ballade « The day I ruined your life », on ne s’ennuie pas une seconde. Pas vraiment étonnant que Kerrang ait hissé ce disque « disque de la semaine » récemment. L’avenir dira s’il mérite plus, s’il parvient à squatter suffisamment la platine et l’encéphale pour y rester plus longtemps, mais en tout cas il est très très bon, c’est indéniable. Il a beau exploiter des ficelles assez grosses, ce deuxième opus évite tous les écueils et ne sonne ni trop « déjà entendu », ni emo à mèche, ni adolescent. Et il passe très bien à la réécoute. Bien joué !
Boston Manor : Halo