
Ice-T : homme d’affaires ou de conviction ? Je vous laisse potasser, vous avez 41 minutes. 41 minutes, c’est justement la durée de ce huitième album du monsieur et de ses sbires. « Carnivore » m’avait un peu laissé sur ma faim ; j’espère donc qu’ici on aura droit à quelque chose de plus costaud. Il est vrai que je suis assez exigeant, et que je fais probablement partie de ceux qui le sont d’autant plus avec le rap metal ; je veux que le dosage soit parfait, sinon je regrette la présence de l’une ou l’autre des parties. Tout commence par une intro bien brutale mais quand même assez dispensable ; autant dire que je n’étais pas préparé à prendre un « Merciless » bien puissant dans les lattes. C’est l’album des collaborations ; Corpsegrinder de Cannibal Corpse sur « The purge », Joe Bad de Fit For An Autopsy sur « Psychopath », Howard Jones de Killswitch Engage sur « Live forever », Max Cavalera (qu’on ne présente plus) sur « Drug lords ». Sur l’ensemble de l’album, on peut déceler une présence certaine des influences core et death. Mais on a aussi droit à des moments plus légers comme par exemple sur la semi-ballade « Comfortably numb ». Derrière quelques provocations dont le monsieur est coutumier, on retrouve des inquiétudes sur l’état du monde, des attaques frontales sur la politique… rien de bien inhabituel pour Body Count. On a quelques bons titres à se mettre sous la dent ; « Merciless » bien sûr, mais aussi « Psychopath », « Fuck what you heard », « Do or die », « World war », « Mic contract ». L’album est plutôt homogène et équilibré, même si ça n’est pas encore la tuerie qu’on attendait après le premier vrai titre de la galette. Alors Ice-T, à soixante ans bien sonnés, a-t-il encore quelque chose à apporter à ce genre ? Il est évident que la rage qu’il porte en lui n’est pas près de s’éteindre !