Boduf Songs est une formation atypique. Premièrement parce que ce n’est pas une formation, mais un one-man band. Deuxièmement, parce qu’elle joue avec des codes et des sonorités qu’on imagine pas forcément aller ensemble. On trouve dans ce « Stench of exist » du post rock, de la pop fantomatique, une certaine forme de jazz Badalamentien, des couches électro versant volontiers du côté sombre (dark ambient), le tout porté par la voix grave et translucide de son géniteur. Un disque donc complexe et sombre, d’une lenteur caressante, par le biais duquel on a l’impression d’être bloqué dans un effet matrix tandis que le monde continue de tourner à 100 à l’heure. Les 47 minutes et onze titres ici présents donnent donc l’impression de nous happer plus longtemps que ça. Mais pas de panique, rien ne sonne mal-à-propos ou pénible. Bon, ok, tout au plus certaines plages très dark ambient sonnent un peu bizarre, sortes de sas d’entrée et/ou de sortie à des titres beaucoup plus intimistes et humains. Maigre reproche pour un album certes pas facile mais auquel on s’attache au gré des écoutes.
Boduf Songs : The rotted names