Déjà bien implanté dans sa patrie (l’Irlande), à l’aide de petites pépites rock alternatif, Black Honey nous amène non pas une poignée mais un bon panier de pèches pour ce troisième album. Et on est pas loin de se les prendre en pleine pomme, d’ailleurs : les grosses guitares sont de sorties ici (la tournée avec Royal Blood a laissé des traces), et contrastent bien avec des morceaux finalement très pop et sucrés par les lignes vocales d’Izzy Bee. C’est le tueur « Charlie Bronson » qui a la lourde (heavy même) tâche d’introduire le loup dans la bergerie ; autant dire qu’il n’a aucun mal à le faire avec son riff classique et efficace. Après ça, « Heavy » et sa mélodie imparable n’a aucun mal à s’imposer, et c’est parti pour un défilé de titres aussi intelligents que roublards : « Up against it », « Cut the cord », « Ok », « Nobody knows », « Weirdos », « Tombstone »… En fait, on pourrait juste copier / coller la playlist, parce que tous ont un petit quelque chose qui fonctionne bien. En plus de ça, le groupe propose des textes bien plus personnels qu’ils ne l’avaient fait jusqu’ici, la chanteuse étalant ses problèmes mentaux (TDAH, dépression et problèmes divers). Bien entendu, ces textes plus personnels et intenses influent sur l’ensemble de l’œuvre, si bien que même si on ne s’y attache pas, on peut profiter du résultat ; un disque plus équilibré, qui tient plus à cœur de chacun de ses membres et s’avère donc hautement addictif, à la hauteur de l’investissement de chacun(e). Je pourrais ajouter que les influences grunge et nineties s’invitent à la fête d’une écriture assez britannique, mais honnêtement, ce serait de la fioriture ; si vous n’avez pas envie de vous jeter sur ce disque avec le menu, tant pis pour vous et tant mieux pour les autres !
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