
The Tea Party est un groupe que j’ai vraiment aimé au début de sa carrière, auteur d’albums entre rock alternatif, rock psyché et hard rock vraiment très riches, personnels et réussis. Et puis, petit à petit, je l’avoue, mon enthousiasme s’est émoussé, jusqu’à ne plus me soucier du groupe à partir de « Tryptich » environ (1999). A vrai dire, si j’avais entendu parler quelques années plus tard d’une séparation du combo, je pensais que celle-ci est définitive et que ce « Blood moon rising » était un disque de come-back. Du coup, je le lance en me disant « chouette, ils sont revenus, j’espère retrouver toutes les sensations du début ! ». Alors qu’en fait, si hyatus il y a eu en 2006, le groupe est reformé depuis 2011 et ce disque fait suite à un album en 2014 (« The ocean at the end ») puis un ep en 2019 (« Black river ») dont le titre vient ouvrir ce neuvième opus. Le côté positif, c’est que oui, je retrouve ici le groupe tel qu’il était dans mes pensées, dans ce mélange de robustesse et de feeling, avec cette voix si magique et particulière et ces volutes psyché world qui caractérisent son style. Pour autant, « Black river » me paraît bien trop facile et attendu. « Way way down » confirme le léger tournant boogie / blues rock pris ici. Le groupe a toujours eu cette coloration seventies, mais elle transparaît encore plus ici je trouve. « Sunshower » est un titre plus mid-tempo, façon semi-balade. Un bon titre, mais aux ficelles un peu trop grosses pour moi, se rapprochant outrageusement de ce que le groupe a fait par le passé. Heureusement, « So careless » est, lui, une pure merveille. La balade « Our love » se contente de me faire conserver un status quo poli. Parvenu à « Hole in my heart » et son constat mitigé, la balance est sur le point de pencher vers le péremptoire « ouais, bof ». « Shelter » est une jolie balade qui redore un peu le blason du combo, mais pas assez. Et ce ne sont pas les attendues « Summertime » ni la reprise trop classique du « Out on the tiles » de Led Zep’ qui changeront la donne. Pas plus que la bien trop poppy « The beautiful » et la countrysante « Blood moon rising ». Alors oui, The Tea Party a continué sa route sans moi, a continué à l’arpenter dans sa vieille Buick en roulant de la même façon, avec le même moteur sous le capot, et toujours un peu plus de kilomètres au compteur. Retrouver ça ne me suffit pas, et la deuxième jeunesse n’est pas au programme de cet album. Dommage.