« I Need A Dollar » est un tube imparable, parfait, entêtant. Tout le monde le sait, et tout le monde l’attend. Alors la placer en ouverture de ce deuxième album est plutôt un bon choix, une façon de dire : « ok, voilà, c’est fait, vos attentes sont comblées, alors maintenant que vous avez acheté le disque, autant écouter le reste, non ? ». Bien sûr, ça comporte des risques, en particulier de proposer un parangon pour tous les titres suivants. D’ailleurs, les deux titres qui suivent ne parviennent pas à donner le change. Heureusement, il ne faudra pas longtemps pour qu’un autre sommet de l’album ne se profile. « Miss Fortune », autre single potentiel, fait mouche, suivi d’un « Life So Hard » vintage et d’une efficacité redoutable, d’un « Take Me Back » funky et downtempo assez bien foutu, une reprise du « Femme Fatale » du Velvet Underground soyeuse et juste classe… « Loving You Is Killing Me » débaroule et fonctionne à merveille. Même si on peut noter un petit coup de mou en fin de parcours, les bons moments rachètent largement les moyens, et on ne peut que conseiller l’écoute sinon l’acquisition de cet album qui allie le meilleur des époques, mariant le savoir-faire actuel à la classe d’antan. J’avoue ne jamais avoir tendu l’oreille vers lui lorsqu’il rappait au sein du collectif Emanon, mais je suis convaincu que son passage de l’autre côté de la culture noire américaine est une bonne chose pour la musique.
Aloe Blacc : I need a dollar
Aloe Blacc : Green lights
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