Traitez-moi de ringard (mais balayez devant votre porte avant, quand même) ; je vous encore à « State of the world address » un culte certain. Alors oui, quand Biohazard annonce un album studio après un silence assourdissant, et en plus avec le line-up d’origine, je suis joie. Enfin, joie contenue quand même, parce qu’il faut bien se le dire, depuis cet album culte le combo de Brooklyn n’a pas forcément toujours brillé, loin de là. Mais il assure ici (ça vaut ce que ça vaut) revenir avec la même énergie et le même état d’esprit qu’à l’époque, et avec un disque qui fera date. Ok. Je lance, un peu circonspect quand même, « Fuck the system », le single qui a mis en haleine les fans et que j’avais décidé de zapper pour ne pas me spoiler dans un sens ou dans l’autre. Effectivement, je retrouve bien la vibe de mon disque fétiche. Pas mal du tout, mais pas magique quand même. Et puis les choses s’emballent. « Forsaken » déploie la même gnaque, et puis « Eyes on six » se pointe, et c’est juste une tuerie. Ah, mais c’était pas de l’auto persuasion alors ? Oh, attendez, je n’en suis pas encore au point de balancer mon disque fétiche du groupe pour le remplacer par « Divided we fall ». Mais c’est vrai que ce dixième album a de belles qualités (« World to the wise », « Fight to be free », « War inside me », « Tear down the walls », « Warrioris »…), et que oui, il remplit ses engagements. On y retrouve ce groove urbain, sec et brutal, ces riffs rouleaux-compresseurs (eux les qualifient de « meat grinder »), ce côté « straight to the point » qu’on apprécie chez le groupe. Côté textes non plus, pas de surprises ; on trouve toujours cette critique de la société, cet appel à penser par soi-même et se battre contre tout ce qui peut nous diviser (couleur de peau, religion, condition sociale…). Matt Hyde (Slayer, Deftones, Hatebreed…) est parvenu à rendre à Biohazard le son qu’il méritait en 2025, ni foncièrement éloigné de la grande époque ni daté. Bref, oui, je valide ; cet opus marque une renaissance pour le NYHC, et je suis content d’en être témoin !
