
En 2019, lorsque la légende du hardcore ricain annonce son retour, on y croît qu’à moitié. Il faut dire qu’il nous l’a déjà jouée en 2011, celle-là : difficile de s’exciter pour ce qui ne sera peut-être finalement qu’un feu de bengale… Un ep arrive, pas mauvais au demeurant. La sauce commence à (re)prendre. Le nom de l’album annoncé, « In the beggining », ne me dit rien : retour aux sources ou album de reprises ? Heureusement, il s’agit de la première option. Les fans vont exulter, eux qui attendaient le retour des parrains du hardcore depuis tellement longtemps. Harley Flanagan et sa fine équipe reprennent donc les choses où elles sont toujours un peu restées, en proposant un hardcore brut et brutal, metallisé et rétro, assez basique mais efficace. Les fans y trouveront juste ce qu’ils veulent, sans réelle plus-value, les autres auront le choix ; décliner poliment l’offre, ou persévérer pour découvrir une légende du genre. Les treize titres de « In the beggining » brillent autant par leur authenticité que leur immobilisme. Ah oui, je sais, c’est un peu dur, mais c’est vraiment réaliste. Pour être clair, cet album m’a fortement rappelé le crossover des années 90, Biohazard en tête. Mais en plus terre-à-terre. Un peu plus metal aussi ; on est pas si loin du power thrash de la même époque par moments. Du coup, pour ne rien vous cacher, je m’ennuie un peu ici. Surtout que l’album n’est constitué que de 7 nouveaux titres, les autres étant repris des ep déjà sortis l’an dernier. Ah, si le groupe s’était servi de sa créativité pour mixer des ambiances comme celle de « Between wars » avec son hardcore typique, ça aurait vraiment pu avoir de la gueule. A la place, euh… Bon, si on aime le genre, on est content. Pas longtemps content, parce que ça a beau être très correct, c’est pas exceptionnel non plus. « In the beginning » est donc plus un disque à réserver au public traditionnel du genre, pour peu qu’il ne soit pas trop exigeant. C’est quand même dommage pour une formation de cette envergure.