Sur « Mirage » déjà, l’allemand Ben Lukas Boysen déployait une electronica ambiant assez acide. « Alta ripa » en est la suite un peu lointaine, mais en reprend les mêmes éléments mais pousse le bouchon plus loin. Trop loin ? Pas du tout. Le disque part de l’intention de son auteur de proposer une rencontre avec son moi musical d’avant revisité par sa vision et son expérience artistique actuelle. Bien sûr, c’est une vue de l’esprit difficilement vérifiable à l’écoute. Même en écoutant attentivement, même en étudiant les différentes périodes de Boysen, il est illusoire de savoir déterminer d’où vient tel ou tel élément. Malgré ce que je peux en lire ici et là, pour moi ça fait juste partie du bagage du monsieur. Est-ce que cette absence de contexte m’a empêché de l’apprécier ? Oh que non. D’ailleurs, le fait que le titre se rapporte à la ville d’enfance du musicien (Altrip, sur la rive gauche du Rhin) ne change rien. Les huit titres de ce disque naviguent entre ombre et lumière. Le style de Ben Lukas Boysen est complexe et riche ; on y croise de l’electro ambiant, de la techno, de l’electronica, de la trance… Les ambiances sont proches, mais le déroulé et les titres assez éloignés pour qu’on se laisse amadouer et qu’on ait envie d’y revenir souvent. Que ses sonorités soient acides ou cotonneuses, la musique de Ben Luka Boysen est toujours aussi excellente et susceptible de vous transporter.
