Ben Chatwin est un musicien professionnel. Ça veut dire qu’il passe son temps à jouer et plus particulièrement composer pour divers clients. Mais genre des gros, pour lesquels il n’est pas possible de produire des choses vulgos et manquant de classe ou d’accroche : Louis Vuitton, Calvin Klein, la BBC, Volkswagen, Dior… Son truc à lui, c’est la musique électronique. L’ambiant, pour être exact. Il la mélange à l’electronica, à la folk et aux instruments classiques pour en faire un temps hors du temps. Ce qui marchait déjà à la perfection sur ses deux précédents opus. Sur ce « Staccato signals », l’écossais a entrepris de pousser sa logique au bout de ses limites, explorant l’espace où le physique et le digital se rencontrent, s’attirent ou se repoussent. Un disque aux ambiances plus électroniques, plus bruitistes, mais aussi plus belles, tragiques et majestueuses. Est-ce qu’on se situe encore dans le spectre de la musique électronique ou aux confins de la musique contemporaine, en compagnie des Jacaszek et autres Hauschka ? On peut légitimement se le demander. Mais une chose est sûre : ce disque est véritablement fascinant et actuel, et s’adresse potentiellement autant aux amateurs de neo classique, de musique électronique exploratoire, qu’aux aficionados de musique de film. Pour peu qu’ils parviennent à pénétrer le rideau de noirceur qui l’entoure. Ce qui est mon cas ; pour moi ce disque est proche du chef d’œuvre !