Avec son nom et sa graphie qui évoque plus volontiers les lacs du Connemara que le bush, Be’Lakor a été, à son arrivée sur le marché du death mélodique, une petite surprise. Depuis, les australiens se sont imposés comme une valeur sûr d’un death metal musclé mais très centré sur la mélodie, avec des affinités avec le dark et le doom, moderne et structuré. Ce cinquième album continue sur la lancée du groupe, et propose une bonne heure de musique sombre et changeante, qu’on pourrait facilement qualifier de progressive, avec cependant des vocaux bien gutturaux (pas de chant clair ici) qui ne permettront pas de confondre le groupe avec une formation de prog metal lambda. Non, à l’écoute de n’importe quel titre ou presque (il faut mettre de côté les interludes et intros, bien sûr), on comprend que la matière première est bien death. Le groupe est d’ailleurs ici globalement plus véhément que sur « Vessels ». On comprend aussi, si ce n’était déjà le cas, que la période assez longue (cinq ans) qui sépare les deux albums a été mise à profit, comme d’habitude, pour parfaire les titres et fournir le travail le plus qualitatif possible. De fait, il sera difficile de faire un reproche aux pistes de ce disque. Trop longues ? Peut-être, mais les multiples changements de rythmes et d’ambiances font que le temps ne semble pas du tout interminable, bien au contraire. Objectivement, le titre de l’album est ce qui caractérise le mieux la musique de Be’Lakor ; la cohérence habite chaque titre, chaque enchaînement. Tout semble logique, et la personnalité du groupe est évidente, et n’évoque pas, c’est bienvenu, l’école scandinave, ni d’ailleurs l’américaine. Alors « Coherence » sera-t-il l’album de la reconnaissance pour Be’lakor, qui n’a pas vraiment profité d’un succès public jusqu’ici ? Ce serait en tout cas mérité.
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