Depuis quelques années, Baroness s’affranchit de son passé sludge / stoner pour verser dans un rock rugueux mais beaucoup plus accessible, usant à peu près des mêmes ambiances mais y mettant plus de bleu foncé que de noir de jais. « Gold & grey » et sa superbe pochette (une fois de plus dessinée par le maître à penser John Baizley) fait donc un pas de plus dans cette direction, et plus encore. Baroness y développe son goût pour les ambiances psyché, prog, pour les phrases plus folk à la guitare acoustique… Et pour les changements d’humeur au sein d’un même album. Car oui, « Gold & grey » est un album très varié. L’arrivée de la nouvelle guitariste Gina Gleason, venue d’horizons plus cléments, ne doit certainement pas y être étranger, ou plutôt en est le témoin, puisqu’on sait pertinemment que c’est Baizley qui mène le jeu. En tout cas, Baroness a cette fois choisi de recentrer le propos sur un seul opus, et c’est tant mieux : ce disque est déjà bien assez copieux comme ça ! Autant vous le dire, la première écoute risque fort de vous désarçonner. Une impression de « trop » peut vite submerger l’auditeur. Tellement d’influences différentes, tellement d’expérimentations que ça en fait tourner la tête. Il reste en tant que fil rouge les lignes vocales typiques de Baroness, et les mélodies de rock stoner épiques ; peu importe en fait que celles-ci soient interprétées de manière plus légère, elles restent assez reconnaissables. Ceci dit, après une heure d’un tel traitement, on reste partagé, et il faudra quelques écoutes pour déceler tout le potentiel des 17 titres, ou plutôt de certains, car les « Front toward enemy », « Seasons », « Throw me an anchor », « Cold-blooded angels » ou « Borderlines » sont un peu plus « immédiats ». En tout cas, on ne peut pas reprocher au combo son manque d’initiative ou de courage. Un disque qui va diviser mais qui fait avancer le schmilblick.
by Dyvvlad
under 2019, 7, Jeune et dynamique, Metal, Rock, Rock psychédélique, Sludge, Stoner, Un amour fort et durable, Un homme