
Débuter un album par un titre aussi doux et délicat que « Adolescent love » quand on se situe plus dans un genre indie rock / alternatif, il faut oser. C’est une tentative de détourner l’attention, d’introduire d’entrée une nuance ? Je ne sais pas, mais ça titille forcément. « Fukboi » qui lui fait suite oriente l’auditeur vers quelque chose d ebien plus rock. Mais aussi bien plus attendu et punky ; au final, il déçoit un peu, trop facile. « « Family », en revanche, joint l’émotion à la retenue, et marque des points. « Johnny wants to fight » se fait bien plus catchy et efficace, avec toujours en toile de fonds cette relation compliquée à soi-même. « Stalker », entre rage et groove, introduit une nouvelle donnée, un nouveau savoir-faire. Décidément, Badflower a de la ressource. Et il sait l’exploiter ; en puisant dans ses influences pop, rock alternatif, neo metal (soft), punk et emo, il parvient à peu près à chaque fois à atteindre sa cible, tout en s’attachant à des sujets très personnels, et une remise en question permanente (parfois au sein même d’une chanson comme « My funeral ». Ce qui explique aussi le côté très « à fleur de peau » des 13 titres de ce deuxième opus. Est-ce que le groupe va trop loin parfois ? On peut se poser la question sur un « Stalker » et quelques autres, aux traits un peu grossiers. Mais globalement, on apprécie l’authenticité des réflexions de Josh Katz et sa propension à souffler le chaud et le froid sans forcément se la jouer actor’s studio : certains titres ont beau être purement storytelling, il y a toujours une intraveineuse d’expériences personnelles dedans, et ça se sent sans même connaître le monsieur. Bref, « This is how the world ends » n’est pas l’Armageddon auquel on pouvait s’attendre, et va même dans le bon sens pour un groupe qui, on l’espère, n’a pas fini de nous surprendre.